Montpellier, 13 avril 2025 – La tension est palpable à Montpellier après un nouvel incident lors de la manifestation pro-palestinienne samedi dernier. Une banderole choc, associant le maire Michaël Delafosse aux SS nazis, a déclenché une onde de choc politique et relancé le débat sur les dérives antisémites dans les mobilisations militantes.
En plein cœur de la place de la Comédie, des militants du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) ont brandi une banderole où figurait l’inscription : “Israël = génocide, Delafosse complice”, accompagnée du sinistre sigle des SS. Une provocation qui a immédiatement enflammé les réseaux sociaux et suscité une vague de condamnations.
“Comparer Israël aux bourreaux nazis est une falsification historique ignoble. Associer mon nom à ces criminels dépasse l’entendement”, a réagi le maire PS, visiblement ébranlé. Connu pour ses positions équilibrées sur le conflit israélo-palestinien, Delafosse a annoncé le dépôt d’une plainte contre le BDS pour “incitation à la haine et apologie du nazisme”.
La réprobation a été quasi unanime, transcendant les clivages partisans. Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a promis des “mesures fermes” contre les auteurs de ce “détournement abject de symboles historiques”.
À Paris, la ministre Patricia Mirallès, en charge de la Mémoire, a fustigé “une instrumentalisation scandaleuse de la Shoah à des fins politiques”. Son tweet a été relayé par plusieurs députés, dont Boris Vallaud (PS) qui a qualifié l’acte d’ “ignominie”, et le député LFI Hussein Bourgui, pourtant habituellement critique envers Delafosse, qui a condamné “toute récupération des crimes nazis”.
Interrogé par la presse locale, le coordinateur du BDS Montpellier, José-Luis Moragues, a refusé tout commentaire. Un mutisme qui contraste avec les déclarations officielles du mouvement, régulièrement accusé de banaliser l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme.
En 2024 déjà, un rapport de la DGSI pointait les liens troubles entre certaines franges du BDS et des groupuscules d’extrême gauche radicale. L’affaire de Montpellier risque de raviver ces controverses à l’approche des élections régionales.
Cet incident s’inscrit dans une série de dérapages lors des récentes manifestations pro-palestiniennes. La semaine dernière à Lyon, des tags comparant Netanyahou à Hitler avaient soulevé l’émotion. Pour l’historien Marc Knobel, “ces analogies grossières trahissent une dangereuse banalisation de la mémoire génocidaire”.
Alors que la plainte de Delafosse devrait être enregistrée ce lundi après-midi, le procureur a d’ores et déjà annoncé l’ouverture d’une enquête pour “injure publique à caractère racial”. Reste à savoir si les auteurs de la banderole pourront être identifiés parmi les centaines de manifestants présents.
Jean Wesley Pierre
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