L’après-midi du mercredi 19 février 2025 restera gravée dans les mémoires comme une nouvelle descente aux enfers pour les habitants de Carrefour Feuille et de Fort-National. Ces deux quartiers de la capitale haïtienne ont été le théâtre d’attaques simultanées menées par des bandits lourdement armés, plongeant les populations dans la terreur et provoquant un déplacement massif de familles désespérées.
Les zones avoisinantes, comme Pacot et avenue N ont également été touchées. Des centaines de personnes ont fui leurs demeures, sans savoir où aller ni à qui demander de l’aide.
Les témoignages des victimes sont unanimes : l’État est absent, la Police nationale d’Haïti (PNH) est impuissante, et les habitants se sentent livrés à eux-mêmes. « Nous avons tout perdu en une nuit : nos maisons, nos souvenirs, notre sécurité. Personne ne nous protège, personne ne nous aide. Nous sommes seuls face à cette violence », confie Jean-Pierre, un père de famille qui a fui Fort-National avec ses enfants.
À Carrefour Feuille, le scénario est identique : des bandits armés ont semé la panique, pillant des maisons et terrorisant les résidents. Les forces de l’ordre, pourtant censées garantir la sécurité, sont restées invisibles ou inefficaces, incapables de contrer les assauts des gangs. Cette passivité renforce le sentiment d’abandon et d’impuissance qui ronge la population.
Le silence des dirigeants face à ces attaques simultanées est particulièrement inquiétant. Aucune déclaration officielle, aucun plan d’urgence, aucune mesure concrète pour venir en aide aux victimes ou sécuriser les zones touchées. Pour de nombreux Haïtiens, ce mutisme ressemble à un aveu de complicité ou, du moins, à une incapacité flagrante à assumer les responsabilités de l’État.
« Comment expliquer que les bandits agissent en toute impunité, sans que la police ne parvienne à les inquiéter dans leurs fiefs ? Ce silence des autorités est une insulte à la population qui souffre », dénonce un habitant de Pacot, sous couvert d’anonymat.
Ces attaques s’inscrivent dans une spirale de violence qui frappe Haïti depuis des années. Les gangs armés, de plus en plus puissants et organisés, étendent leur emprise sur la capitale, profitant d’un État défaillant et d’une police nationale dépassée. Les habitants de Carrefour Feuille, de Fort-National et des zones avoisinantes vivent dans une peur constante, sans perspective de solution à l’horizon.
Face à l’inaction des autorités locales, les habitants lancent un cri d’alarme à la communauté internationale. « Nous ne pouvons plus compter sur notre gouvernement. Nous avons besoin d’aide, de soutien, de protection. La situation est intenable », plaide une jeune femme de Fort-National, les larmes aux yeux.
La passivité de l’État et l’incapacité de la PNH à rétablir l’ordre soulèvent des questions fondamentales sur l’avenir du pays. Combien de temps encore la population devra-t-elle subir cette violence sans fin ? Combien de familles devront tout abandonner pour sauver leur vie ? Combien de vies seront sacrifiées avant que des mesures concrètes ne soient prises ?
Les attaques de Carrefour Feuille et de Fort-National sont le reflet d’une crise plus large qui frappe Haïti : un État absent, une police impuissante et une population livrée à elle-même. Il est temps que les dirigeants haïtiens assument leurs responsabilités et que la communauté internationale intensifie son soutien pour mettre fin à cette spirale de violence. En attendant, les habitants de ces quartiers et des zones avoisinantes continuent de vivre dans la peur, espérant un lendemain meilleur qui, pour l’instant, semble bien lointain.
Jean Wesley Pierre
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