Fort-National, ce vendredi 21 février 2025, a été le lieu de déroulement d’une attaque d’une rare violence. Les bandits armés, venus principalement de Bel-Air et d’autres zones avoisinantes, ont lancé une offensive dévastatrice contre le fief de la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID), une unité d’élite de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Malgré leur réputation de force d’intervention rapide et efficace, les policiers ont été pris au dépourvu, laissant la population désemparée et livrée à elle-même.
Selon des témoignages recueillis sur place, les bandits ont attaqué en nombre, bien armés et déterminés à prendre le contrôle de la zone. Les membres des BOID, pourtant habitués à faire face à des situations critiques, ont été surpris par l’intensité de l’assaut. «Nous n’avions pas reçu l’ordre», aurait déclaré l’un des policiers, résumant ainsi l’impuissance de l’unité face à cette attaque coordonnée. Cette phrase, devenue le symbole de leur incapacité à réagir efficacement, a suscité l’indignation des habitants.
Les bandits, profitant de cette désorganisation, ont pris du terrain, semant la terreur parmi la population. Les habitants, craignant pour leur vie, ont fui la zone en masse, laissant derrière eux maisons et commerces. “Nous n’avons plus confiance en la police. Ils sont là, mais ils ne font rien pour nous protéger”, déplore une habitante de Fort-National, sous le choc.
Des experts en sécurité pointent du doigt le manque de réactivité des autorités. “Cette situation aurait pu être évitée si les BOID avaient réagi dès le début. Le manque de coordination et de leadership a laissé le champ libre aux bandits”, analyse un spécialiste en gestion de crise. Les policiers, bien qu’en sous-effectif et mal équipés, auraient pu contenir l’attaque s’ils avaient été mieux préparés et soutenus par leur hiérarchie.
Pendant l’assaut, plusieurs membres des BOID ont été blessés, et certains ont même perdu la vie. “Nous avons vu nos frères tomber sous les balles des bandits. Nous étions impuissants”, confie un policier, visiblement affecté par les événements. Cette perte humaine a encore plus affaibli le moral des forces de l’ordre, déjà troublé par des mois de lutte contre l’insécurité grandissante.
Face à cette escalade de violence, la population de Fort-National se sent abandonnée. Les citoyens, désillusionnés par l’incapacité de la police à les protéger, n’ont plus personne vers qui se tourner. “Nous sommes livrés à nous-mêmes. Les bandits font ce qu’ils veulent, et personne ne nous vient en aide”, dénonce un habitant.
La situation à Fort-National reflète un problème plus large qui touche tout le pays : la montée en puissance des gangs armés et l’affaiblissement des institutions étatiques. Les bandits, sans moralité ni scrupule, étendent leur emprise sur de nouvelles zones, semant la désolation et la peur.
Alors que la violence continue de ravager Fort-National, les appels à une intervention urgente se multiplient. Les habitants exigent des mesures concrètes pour rétablir la sécurité et protéger les civils. “Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans la peur. Le gouvernement doit agir maintenant”, lance une mère de famille, désespérée.
En attendant, les policiers de l’unité spécialisée BOID, malgré leurs pertes et leur impuissance apparente, restent sur le terrain, tentant tant bien que mal de contenir la menace. Mais sans un soutien renforcé et une stratégie claire, leur combat semble perdu d’avance.
La situation à Fort-National est un rappel cruel des défis auxquels Haïti est confronté. Alors que les bandits continuent de prendre du terrain, la population espère que les autorités finiront par entendre son cri de détresse et agir avant qu’il ne soit trop tard.
Jean Wesley Pierre
0 commentaire