Port-au-Prince, Dimanche 6 avril 2025 – De graves allégations de corruption impliquant des membres du Conseil présidentiel et des figures du secteur privé secouent le pays, alors que des manœuvres politiques obscures menacent de plonger davantage Haïti dans l’instabilité. Selon des sources anonymes au sein du Conseil présidentiel, des hommes d’affaires influents, dont Gilbert Bigio et les Brandt, auraient corrompu plusieurs conseillers pour influencer la nomination du futur Premier ministre.
Quatre membres du Conseil présidentiel – Louis Gérald Gilles, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire – déjà inculpés pour corruption, ainsi que Fritz Alphonse Jean, président du CPT (Conseil Présidentiel de Transition), seraient impliqués dans ce scandale. Leur objectif : pousser la nomination de Daniel Dorsainvil, ancien ministre des Finances sous René Préval, pour remplacer Alix Didier Fils-Aimé à la Primature.
Pourtant, Dorsainvil n’est pas un inconnu des affaires judiciaires. En 2008, il avait été interpellé par le Sénat pour incompétence, puis inculpé en 2024 par le juge Al Dimanche pour détournement de biens publics au Centre national des Équipements (CNE). Sa possible nomination à un poste aussi sensible suscite l’indignation et renforce les craintes d’une mainmise des réseaux corrompus sur les institutions étatiques.
Ces révélations interviennent dans un contexte déjà explosif, où l’insécurité, les gangs armés et l’effondrement économique poussent des milliers d’Haïtiens à fuir le pays. La corruption endémique au plus haut niveau de l’État affaiblit toute tentative de rétablir l’ordre et la confiance dans les institutions.
Les récentes luttes intestines au sein du Conseil présidentiel risquent d’aggraver la paralysie gouvernementale, alors que la population subit au quotidien violences, pénuries et inflation galopante. Sans une véritable purge des éléments corrompus et une justice impartiale, les risques d’un nouvel embrasement social sont réels.
Face à ces dérives, la société civile et les médias indépendants réclament des enquêtes transparentes et des sanctions exemplaires contre tous les responsables, qu’ils soient politiques ou économiques. La communauté internationale, souvent critiquée pour son ingérence, est également appelée à exiger des réformes structurelles pour briser les réseaux mafieux qui étouffent Haïti.
En l’absence d’actions concrètes, le pays pourrait sombrer dans un chaos encore plus profond, avec des conséquences désastreuses pour une population déjà exsangue.
Jean Wesley Pierre
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