Azua, République dominicaine – samedi 5 avril 2025 – Trois travailleurs haïtiens ont perdu la vie ce samedi 5 avril 2025, à Azua, en République dominicaine, après avoir été percutés par un véhicule, après qu’ils aient aperçu les forces armées dominicaines, craignant d’être déporté. Plusieurs autres ont été blessés dans l’accident, survenu alors que les victimes attendaient un transport pour se rendre au travail.
Selon des témoins sur place, le véhicule aurait roulé à grande vitesse avant de heurter le groupe d’Haïtiens. Les circonstances exactes de l’incident restent floues, mais cette tragédie survient dans un contexte de tensions accrues entre les deux pays, marqué par des déportations massives d’Haïtiens depuis la République voisine.
Les autorités dominicaines n’ont pas encore officiellement commenté l’incident, mais des sources locales évoquent une possible enquête. Les blessés ont été transportés vers des centres de santé.
Cet événement dramatique illustre une fois de plus les dangers auxquels font face les migrants haïtiens en République dominicaine. Depuis des mois, Santo Domingo intensifie ses opérations de rapatriement forcé, renvoyant des milliers d’Haïtiens, y compris des femmes et des enfants, dans des conditions souvent critiquées par les organisations de défense des droits humains.
Les déportations massives ont entraîné une précarité extrême pour de nombreux travailleurs haïtiens, qui, malgré les risques, continuent de traverser la frontière pour trouver des emplois dans l’agriculture, la construction ou le secteur domestique. Privés de statut légal, beaucoup vivent dans la peur constante des arrestations et des expulsions.
Des groupes de défense des droits des migrants, spécialement (KPA) KOMINOTE PWOGRESIS AYISYEN, ont condamné l’accident, exigeant une enquête transparente et des mesures pour protéger les travailleurs haïtiens. “Ce drame était évitable. Les autorités dominicaines doivent mettre fin à leur politique répressive et garantir la sécurité des migrants”, a déclaré un représentant de la Plateforme des Organisations de Droits Humains en Haïti et secrétaire adjoint de KOMINOTE PWOGRESIS AYISYEN.
Du côté haïtien, le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement, mais la situation pourrait envenimer davantage les relations déjà tendues entre Port-au-Prince et Santo Domingo.
Alors que les expulsions se multiplient et que les conditions de vie se détériorent, la question de la protection des migrants haïtiens reste sans réponse. Sans solution durable, ces tragédies risquent de se répéter, alimentant un cycle de violence et de précarité à la frontière.
Jean Wesley Pierre
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