Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié un rapport détaillant le coût exact qu’entraîne un conseiller présidentiel pour l’État haïtien. Selon cet organisme de défense des droits humains, un conseiller coûte à la République d’Haïti plus de 13 millions de gourdes par mois, sans apporter de résultats satisfaisants.
L’organisme dénonce également les actes de gaspillage des fonds publics par les autorités haïtiennes, qui sont incapables d’apporter des solutions aux nombreux problèmes du pays, notamment l’insécurité qui ronge la société.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement effectuent d’énormes dépenses pour leur propre compte, tandis que la population haïtienne fait face à des besoins urgents et humanitaires. En effet, de nombreux citoyens ont perdu leurs maisons et leurs biens en raison de la violence persistante dans la capitale et dans plusieurs régions du pays.
Dans ce rapport, l’organisation révèle qu’un conseiller coûte à l’État 13 500 000 gourdes, sans compter les autres dépenses annexes. Chaque membre du CPT coûte ainsi 10 millions de gourdes par mois au Trésor public. À cela s’ajoutent 93 500 000 de gourdes allouées mensuellement à chacun des membres, soit un total de 1 122 000 000 gourdes par an.
Le RNDDH souligne également que les neuf principaux membres du CPT reçoivent chacun 3 500 000 gourdes pour l’alimentation. Pendant les périodes de fêtes, notamment à Pâques, ils auraient perçu entre 3 et 5 millions de gourdes. Concernant les autres avantages dont ils bénéficient tout au long de l’année, il s’agit de dépenses supplémentaires prises en charge par l’État.
En outre, le RNDDH indique que sous le gouvernement de Garry Conille, le CPT avait effectué au moins 3 déplacements en cinq mois. Pour chaque voyage d’un membre du Conseil, la personne concernée aurait perçu 5 000 dollars américains, avec des frais d’hébergement s’élevant à 1 000 dollars par nuitée.
Concernant les voyages du Conseil Présidentiel de la Transition, le rapport mentionne qu’au moins 15 déplacements ont été effectués en un an. En outre, d’autres frais, notamment ceux liés aux délégations, qui comptent souvent une quinzaine de personnes, sont également couverts par l’État haïtien.
À travers ce rapport, le RNDDH critique également le refus du Conseil de créer l’Organe de Contrôle de l’Exécutif (OGAC). Cette instance aurait permis de contrôler strictement les dépenses de l’État durant la période de transition, ce qui aurait pu éviter divers scandales impliquant les conseillers. Les conseillers, qui ne jouissent d’aucune légitimité populaire, ont profité de cette période pour s’enrichir, sans toutefois remplir les véritables missions qui leur incombaient, telles que l’instauration de la sécurité et l’organisation des élections dans le pays.
Lawouze Info
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