L’organisation Amnesty International a publié une note le lundi 21 avril 2025 pour dénoncer la discrimination et la violence persistantes à l’encontre des immigrants en République dominicaine, notamment envers les femmes enceintes. Ces pratiques vont à l’encontre d’un protocole de santé signé le 6 avril dernier et imposé par le gouvernement dominicain.
Selon ce protocole, les immigrants doivent présenter un document administratif pour accéder aux soins médicaux. De plus, le texte prévoit leur expulsion dès leur sortie de l’hôpital.
Cette décision est perçue comme une violation flagrante des droits humains et un comportement xénophobe envers les personnes migrantes. Désormais, toute personne étrangère souhaitant bénéficier de soins doit présenter une pièce d’identité, un justificatif de domicile, ainsi qu’un document attestant de son statut d’employé. Ceux qui ne remplissent pas ces conditions sont immédiatement expulsés à leur sortie de l’établissement de santé.
Amnistie Internationale appelle les autorités dominicaines à renforcer le système de santé, au lieu d’imposer des restrictions discriminatoires.
De son côté, Ana Piquer, directrice du programme Amériques de l’organisation, a souligné que cette mesure, visant à expulser les personnes migrantes après les soins médicaux, constitue une atteinte grave au droit à la santé. Elle met également en danger les personnes sans papiers, qui pourraient être dissuadées de se rendre à l’hôpital par peur d’être arrêtées ou expulsées.
L’organisation appelle à une réaction urgente, demandant au président Luis Abinader de mettre un terme aux déportations massives – qui visent en grande majorité les immigrants haïtiens – et d’abroger le protocole liant l’accès aux services de santé à une expulsion.
Ana Piquer a ajouté qu’il est impératif que le gouvernement prenne des mesures concrètes contre la discrimination raciale, garantisse l’accès à la protection internationale pour ceux qui en ont besoin, et respecte les droits des étrangers présents sur son territoire.
Face à la montée de l’insécurité en Haïti, de nombreux Haïtiens traversent la frontière vers la République dominicaine pour fuir la violence des gangs armés et chercher de meilleures conditions de vie. Cependant, le président dominicain semble profiter de cette situation pour mener une politique d’expulsions massives, en violation des droits humains.
Des femmes haïtiennes enceintes ont été expulsées, d’autres séparées de leurs enfants, dans un contexte marqué par des comportements xénophobes de plus en plus fréquents.
Parallèlement, le président dominicain Luis Abinader a réagi aux critiques d’Amnistie Internationale en déclarant : « Amnesty devrait aller travailler en Haïti pour résoudre les problèmes de droits humains là-bas, pendant que nous continuons à protéger notre territoire. »
Lawouze Info
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